Coeur de coquelicots

Voici ce que notre équipe de coquelicots de Vallieres sur Fier a réalisé à l’entrée de la commune sur un talus communal le long de la grand route.

Il nous a fallu tout d’abord enlever tous les cailloux avant de désherber et tracer des sillons horizontaux pour retenir les graines de coquelicots sur ce tableau à 45 degré de pente.

Nous attendons maintenant l’intervention de la pluie et espérons de tout « Cœur « pouvoir vous faire partager notre chef d’œuvre !    

Bon confinement à vous tous et bon courage

Confinés mais motivés

Cordialement

Bernard 

Oui, il faut aider les paysans, mais

Le ministre de l’Agriculture demande ce 24 mars 2020 aux «Français qui n’ont plus d’activité» d’aller aider les paysans en difficulté. Le mouvement des Coquelicots, dont les valeurs de base sont la solidarité et la coopération, ne peut qu’approuver dans son principe cet appel. Bien entendu, il faut tendre la main et partager son énergie.

Mais le ministre sort de son rôle de représentant de la Nation en utilisant des mots qui ne passent pas. Évoquant d’une manière étrange «l’armée des ombres» -la Résistance antifasciste de jadis-, il ajoute: «Rejoignez celles et ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine, durable». Et cela, c’est de la simple propagande. L’agriculture industrielle n’est ni propre, ni saine, ni durable. Les pesticides au cœur de ce système menacent la santé des paysans et la stabilité des écosystèmes. Ils ont d’ores et déjà décimé les populations d’oiseaux et d’insectes, dont les indispensables pollinisateurs que sont les abeilles.

Le mouvement des Coquelicots souhaite depuis ses origines de grandes retrouvailles entre la société et les paysans. Il proteste sans fin contre une politique – celle du ministre en place, celle des autres depuis plus de soixante ans – qui a fait disparaître les paysans et transformé ce pays, hors les grandes villes, les autoroutes et les lignes TGV, en un désert. La grande réconciliation, prélude à un retour de nombreux paysans à la campagne, est donc vitale. Mais pas n’importe comment.

Il est vrai que manque en ce moment une main d’œuvre rurale importante. Les sections départementales de la FNSEA ne cessent de publier des communiqués alarmés depuis des semaines. Exemple parmi d’autres, ce texte de la FDSEA du Bas-Rhin, qui démontre une fois de plus le rôle de ventriloque des ministres de l’Agriculture : «Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont au chômage technique faute d’activité, nous pouvons leur fournir un travail sur cette période. Ils peuvent cumuler les ressources issues des différentes activités».

Dans l’agriculture mondialisée, il faut en effet chaque année des centaines de milliers de travailleurs saisonniers venus du Maroc, de Roumanie, de Pologne, d’ailleurs encore. Un coup de projecteur sur cette réalité permettrait de comprendre un peu mieux ce que signifie réellement cette industrie «propre, saine, durable». Bienvenue dans le monde impitoyable des contrats OFII, anciennement OMI, leur extrême précarité, leur absence de certains droits reconnus ailleurs. C’est cela que vont découvrir ceux qui iront travailler à la campagne.

Nous maintenons pourtant notre appel à aider nos voisins paysans, tous ceux qui sont à la peine, sans conditions. Mais nous refusons l’opération amnésie et amnistie en cours. On n’efface pas un désastre en appliquant une couche de peinture dessus, fût-elle verte. Plus que jamais, le mouvement des Coquelicots affirme son engagement pour des campagnes habitées par de très nombreux paysans. Bien payés et bien considérés parce qu’ils prendraient en compte les intérêts de tous les hommes et de tous les êtres vivants. Et donc, n’utiliseraient plus aucun pesticide de synthèse.

Communiqué des Coquelicots du 24 mars 2020

Le coronavirus et les coquelicots

Inutile de se montrer trop solennel entre nous. Inutile, mais nécessaire tout de même, car la situation n’est pas rassurante. Bien sûr, avec tous, dans la coopération et la solidarité, nous allons faire face à la pandémie de coronavirus. Nos sociétés fragiles ont besoin de présence, de bienveillance, d’aide.

Faut-il pour autant se taire ? Tout au contraire, le mouvement des Coquelicots doit exprimer son point de vue avec plus de force que jamais, car le grand dérèglement en cours exige de véritables changements. Avez-vous bien écouté le propos de notre président de la République le 12 mars 2020 ? Il a insisté sur des points essentiels.

Lesquels ? D’abord faire confiance à la science, et c’est ce que clame notre mouvement depuis ses débuts. Oui, la science est de notre côté. Des centaines, des milliers d’études peut-être établissent la toxicité des pesticides de synthèse, et seul le déni régnant dans les ministères a permis jusqu’ici de camoufler ce qui est une évidence. La science vivante montre que les pesticides sont un poison universel.

Autre question-clé, celle de notre organisation économique. Le président a déclaré précisément ceci : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ». Ce modèle, nous le connaissons et le dénonçons tous. C’est celui de l’irresponsabilité sociale et pénale des immenses transnationales. Chacun connaît leur but, qui ne saurait être le nôtre : ouvrir des marchés jusqu’au fond de l’océan Arctique, jusqu’au cœur des forêts tropicales, jusqu’au sommet des montagnes, jusqu’aux ultimes intérieurs de notre si petite planète.

Nous voyons sans surprise, mais avec dégoût, les parallèles évidents entre la crise du coronavirus et l’expansion sans fin des pesticides. Tous les deux sont de puissants toxiques. Tous les deux circulent d’un bout à l’autre du monde, tous les deux sont invisibles, tous les deux sont omniprésents. Il nous faut décider ensemble d’une organisation meilleure.

Le mouvement des Coquelicots est fier d’être aux avant-postes. Oui, nous sommes pour la mesure, le contrôle, la confiance, la production locale. Oui, nous sommes pour repenser en totalité un modèle agricole qui mène fatalement au désastre. Vous parle-t-on sérieusement de la peste porcine africaine (PPA), qui flambe d’un bout à l’autre du monde sur fond d’élevage industriel ? Certes, ce virus-là n’est pas transmissible à l’homme. Mais le SRAS, mais la grippe aviaire, mais le coronavirus ?

Amis des coquelicots, nous clamons notre solidarité immédiate et totale avec les malades. Mais en lançant une mobilisation générale pour dire cette vérité qu’on ne nous reconnaîtra pas : nous avons eu raison, et nous avons raison. Ce sont eux qui ont propulsé le monde dans l’inconnu, malgré tant d’années d’avertissements. Et c’est à nous de montrer qu’une autre voie est possible. On y va ? On y va.

15 février: un alignement de planètes!

Les amis de partout et d’ailleurs,

Nous sommes encore éblouis par notre journée commune du 15 février. Il y a eu alignement de planètes, c’est la seule explication dont nous disposons. Grâce aux nombreux bénévoles parisiens, qui ont assuré l’accueil, le vestiaire, la distribution du repas et le reste, tout s’est passé sans l’ombre d’une anicroche.   En face d’un événement de nature magique, on devrait rester silencieux, mais nous ne savons pas faire.
Nous sommes fiers de vous. De votre présence, de votre si puissante ténacité, de vos idées, de vos inventions, de vos propos. Nous avons le sentiment profond d’avoir pu exprimer ce que nous sommes et ce que nous voulons.
À tous et du fond du coeur, merci, merci, merci. Nous allons gagner cette épuisante bataille, parce que nous ne pouvons pas la perdre. Vive le busard cendré ! Vive la vie !

Le mouvement des Coquelicots (celui du point de départ)

A quand un observatoire national «du bon sens et de la raison»?

Château Thierry le 28 janvier 2020

Le collectif « les coquelicots » du sud de l’Aisne, réagit à l’article de presse concernant l’installation de l’observatoire national de l’agribashing, mis en place dernièrement par la préfecture de l’Aisne. Les observatoires étant à la mode, nous proposons de créer un observatoire national «du bon sens et de la raison». La première solution pour éviter l’agribashing, est avant tout de respecter la nature et le vivant. 

Les pratiques agricoles ayant fortement évoluées ces cinquante dernières années, il semble légitime de croire que l’impact lié à l’utilisation  des produits chimiques est de nature à avoir une conséquence défavorable sur les biens communs, comme l’eau, mais aussi sur la biodiversité et la vie en général. La seconde solution consiste à ne plus utiliser de produits chimiques dans l’agriculture.

Nous avons progressivement assisté à une diminution importante des populations auxiliaires de l’agriculture telles que les insectes pollinisateurs et les prédateurs de rongeurs et autres animaux. Aujourd’hui, nous pouvons parler de désert agricole par l’arrachage des haies et la destruction des chemins. Cette pratique a entraîné l élimination de l’habitat de très nombreuses espèces, contribuant ainsi à une forte réduction de la biodiversité. La troisième solution pour éviter l’agribashing est de planter des haies et de restituer les chemins.

La protection de l’eau est encadrée par de nombreux textes législatifs dans le but de réduire les effets négatifs de l’agriculture intensive notamment la pollution des eaux de surface et des eaux souterraines, du sol et de l’air. Ainsi comme le précise le Code de l’Environnement : “ l’eau fait partie du patrimoine commun de la nation ” et “ sa protection est  d’intérêt général ”. Le capital hydrologique est précieux pour la population, il est aussi synonyme de vie et nous devons exiger le risque “ zéro ” face aux éléments extérieurs et étrangers à cette ressource. La quatrième solution pour éviter l’agribashing est d’aider les agriculteurs, techniquement et financièrement pour produire de manière respectueuse, afin de prendre en considération la qualité de la ressource en eau.

Il est raisonnable de penser qu’un effort et un consensus doivent être trouvés entre les différentes parties prenantes, afin de prendre conscience que chacun joue un rôle important dans la préservation du         bien commun. Oui, nous pouvons laisser un patrimoine vivant, autre qu’un désert de champs sans vie aux générations futures. Facile à dire mais qui à la main pour modifier sainement les pratiques sur le terrain? Quand on sait que plus de la moitié de la surface en France est agricole il semble logique que le pouvoir de changer la donne dépend directement des agriculteurs eux-mêmes, sous l’impulsion des nouveaux consommateurs, avec l’aide publique.

La dernière solution consiste à accompagner les professionnels de l’agriculture à sortir de l’impasse dans laquelle les pouvoirs publics les ont poussés, au nom du progrès.

Bien cordialement,  

pour le collectif « les coquelicots du sud de l’Aisne »

Le CNRS envoie aux pelotes le lobby

Il faut aussi oser rire. Le lobby des pesticides, si puissant, et ses affidés et trolls, si nombreux, prétendent incarner la science, quand nous ne serions que des idéologues. Mais dans l’affaire des SDHI, comme dans tant d’autres analogues, la science est de notre côté. Eux, ils ont le pouvoir, et la bureaucratie.

On lira ci-après un entretien publié par le journal du CNRS. Certes, il s’agit d’un face-à-face avec Pierre Rustin, l’homme par qui le scandale est arrivé. Mais pour qui connaît la lourdeur d’un paquebot comme notre grand institut scientifique, cette parution vaut affirmation, soutien et même acclamation. C’est ici.

Quand Rustin et Bénit répondent aux empoisonneurs

Une courte explication. L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) mérite cet autre nom qui lui a été attribué il y a fort longtemps : Union des industries pour la protection des profits. Sise à Boulogne-Billancourt, l’UIPP est un syndicat – mot trouble et facétieux – qui regroupe la quasi-totalité de l’agrochimie mondiale présente en France, dont Bayer-Monsanto, BASF, Syngenta.

Très embarrassée par l’étude de Rustin, Bénit ed al sur les dangers des SDHI, parue en octobre dernier, l’UIPP a lâché ses équipes, à commencer par ses innombrables communicants et trolls des réseaux sociaux. Il fallait bien répondre. Il fallait bien dire quelque chose. Non à nous, qu’ils savent hors de portée, mais à leurs troupes. Dans un ridicule texte anonyme – comme c’est pratique -, ils essaient de prouver qu’ils ont malgré tout raison. C’est ici et c’est magnifique.

Trois scientifiques de renom, Paule Bénit, Jorge Gallego et Pierre Rustin ont trouvé le temps de répliquer. On les remercie, car ils n’ont pas que cela à faire.

Menues actions contre le monstre

Désolé, nous avons plein de retard. Mardi passé, le 21 janvier, se tenait une conférence de presse peu ordinaire, ainsi que vous pourrez voir si vous en avez la curiosité : cliquer ici pour l’annonce de la conférence de presse.

Nos amis coquelicots de Paris – Jean-Jacques et Audrey, encore merci – ont mis en ligne cet événement, et encore une fois, si vous en avez envie :

Rustin, Lafforgue, Baron, Batho, Prud’homme, Labbé, Biteau, Nicolino

Le lendemain matin, avec des coquelicots de la banlieue parisienne, nous sommes allés sonner les cloches de Roger Genet, au siège de l’ANSES. Il faisait drôlement froid, mais c’était rigolo de crier : « Roger avec nous ! » et de déclencher la sirène de notre mégaphone comme si nous étions des pompiers en service. Mais n’est-ce pas le cas, à la vérité ?

Regardez donc : https://www.youtube.com/watch?v=Nazy9wwW4_c

Et le jeudi 23, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) organisait une session sur les SDHI, plus décevante qu’intéressante : ici, la vidéo.

Une ministre qui sait faire rire

Vous ne connaissez sans doute pas Elisabeth Borne. Bon, ce n’est pas si grave. La dame est devenue ministre de la « Transition écologique et solidaire » parce que notre François de Rugy, qui avait laissé traîner un homard de trop, est retourné à la case départ. Pauvre grand homme de poche.

Qui est cette madame Borne ? Elle a fait Polytechnique, puis est devenue Ingénieure des Ponts, des Eaux et des Forêts (Ipef). Une excellente préparation. Les Ponts, c’est les canaux et rivières « rectifiées », les équipements touristiques et les barrages, les routes et les autoroutes, les ports et les aéroports, les châteaux d’eau et les ronds-points, et même un peu de nucléaire.

Quant au corps des Eaux et Forêts (désormais fusionné avec celui des Ponts), il a à son tableau de chasse le remembrement, l’arasement de centaines de milliers de kilomètres des talus boisés, le triomphe des engrais et pesticides de synthèse, l’envol sans fin des plus lourds engins agricoles, ceux qui enchaînent à vie les paysans qui se laissent embobiner.

Telle est cette madame Borne, qui a débarqué à l’Écologie parce qu’on n’avait personne sous la main. Elle était et reste ministre des Transports, ce qui l’intéresse tout de même davantage, il n’ y a pas de mal. Que fait une ministre de l’Écologie quand on annonce le désastre d’une augmentation de 24% des ventes de pesticides sur un an ? Elle ne sait évidemment pas, et demande une note à son cabinet. Vous lirez ci-dessous l’idée foutraque que notre ministre-pour-rire a trouvée : interdire les usages non-agricoles des pesticides. On ne touche surtout pas à la FNSEA et à l’industrie, dont les ventes sont à plus de 95% destinées à l’agriculture. Surtout pas ! Mais on culpabilise les autres. Non pas que la SNCF et tant d’acteurs publics – et privés – doivent continuer d’empoisonner, non pas ! Mais franchement, de qui se moque-t-on ? Eh bien de nous, comme d’habitude.

Les Coquelicots contre le délire des pesticides

Ce qui suit est un communiqué public

 Le mouvement des Coquelicots –1 million de soutiens à l’interdiction de tous les pesticides de synthèse– constate une évidence: le système de l’agriculture industrielle est saisi de démence. Le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer que la vente des pesticides a explosé en France, augmentant de 24% entre 2017 et 2018.

Ainsi donc, la farce sinistre continue.L’ancien président Sarkozy avait lancé en 2007 le Grenelle de l’Environnement, promettant dans la suite une baisse de 50% de l’usage des pesticides en dix ans. Ce qu’on a appelé le plan Écophyto. Des centaines de millions d’euros ont été investis dans cette chimère, sans que personne n’ose demander où est passé cet argent commun. À l’arrivée du plan en 2018, l’utilisation de pesticides n’avait pas diminué, mais au contraire augmenté d’environ 20%. Dans une République telle que nous l’aimons, les responsables de ce désastre national auraient été invités à aller voir ailleurs. Dans la nôtre, on a préféré lancer un plan Écophyto 2, doté de près de deux fois plus de fonds publics.

Ce qui se passe, nous le savons: le gouvernement, comme les précédents, est couché devant les puissants intérêts de l’agriculture industrielle. Et la quasi-fusion entre la FNSEA, syndicat agricole dominant, et l’appareil d’État aggrave évidemment les choses. Les Coquelicots constatent que ce gouvernement préfère menacer, via la création de la cellule Demeter de la gendarmerie, les opposants aux pesticides. Et imposer de ridicules distances d’épandage –de cinq à dix mètres– pour des produits pourtant dangereux. Nous luttons contre l’empoisonnement universel des enfants, de leurs familles, des paysans, de l’eau, des sols, des insectes, des oiseaux, de tant de mammifères. 

Nous sommes là, et on ne nous fera pas taire.

A lire sur notre site: https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2020/01/09/les-coquelicots-contre-le-delire-des-pesticides/